Apport de l'homéopathie dans les situations à risque de retard de montée laiteuse Une étude pilote menée par trois personnels du Centre Hospitalier de Haguenau

Une étude pilote sur l'homéopathie a été menée dans le Pôle Femme-enfant du Centre Hospitalier de Haguenau par Isabelle Kynigos, Sage-femme et Cadre de Santé, Dr Jean Louis Demangeat, ancien Chef de Service en Médecine Nucléaire, ainsi que Martine Bertrand, également Sage-femme et consultante en lactation. Ils ont ensemble étudié l'apport de cette médecine alternative dans les situations à risque de retard de montée laiteuse.

Publié dans la très reconnue Revue de Médecine Périnatale (éditions Lavoisier) en mars 2015 et présentée en septembre 2013 lors de la Journées de Recherches en Soins et d'Evaluation des Pratiques Professionnelles organisée au CHH, cet article est le fruit de minutieuses recherches. Menée de janvier 2011 à décembre 2011, cette étude compare, sur plusieurs groupes de femmes, différents traitements homéopathiques susceptibles de favoriser la montée laiteuse. Trois groupes de 100 femmes présentant un risque de retard de montée laiteuse ont ainsi bénéficié soit de Lac caninum 5CH, soit de l'association Agnus castus 5CH + Ricinus communis 4CH, soit d'aucun traitement.

Les conclusions de ces recherches sont les suivantes : il n'a pas été trouvé d'effet de l'homéopathie chez les multipares, ni d'effet de Lac caninum quels que soient la parité et le mode d'accouchement ; en revanche, chez les primipares ayant accouché par voie basse ou par césarienne en urgence, soit dans les cas où le processus physiologique était initié, le traitement Agnus castus + Ricinus communis a montré une réduction très significative du délai de montée laiteuse de 8h par rapport au groupe Lac caninum et au groupe sans traitement (p+0,009) ; dans les accouchements par voie basse, l'efficacité était plus marquée lorsque le déclenchement du travail avait été spontané.

Cette étude pilote semble donc montrer que l'association Agnus castus 5CH et Ricinus communis 4CH est spécifiquement capable de réduire le retard de montée laiteuse dans une population de primipares à risque. En l'absence de thérapie conventionnelle alternative, l'homéopathie pourrait ainsi être systématiquement associée aux techniques habituelles de stimulations mécaniques dans les cas de difficultés à l'allaitement.

Il convient de noter que cette étude fait écho à la politique de soins de l'Etablissement. En effet, le CHH fait partie des centres hospitaliers français qui prescritvent le plus d'homéopathie en maternité. Il représente dans ce domaine un modèle au niveau national.

Isabelle Kynigos, Sage-femme et Cadre de Santé,
et Dr Jean-Louis Demangeat, ancien Chef de Service en Médecine Nucléaire,
lors de la Journée de Recherches en Soins au CHH.